Des archives scientifiques et pédagogiques

L’université de Lorraine possède sur son site de Nancy un riche patrimoine écrit et mobilier hérité en particulier de la période 1872-1918, lorsque, en raison de l’annexion de Strasbourg, les facultés nancéiennes constituèrent la principale université de l’Est de la France et bénéficièrent de moyens importants pour se développer. La faculté des Lettres vit ainsi se créer au tournant du XXe siècle une des toutes premières chaires d’archéologie et d’histoire de l’art en province.

Pour accompagner le développement de cet enseignement, la faculté des Lettres constitua progressivement, à partir de 1887, sous la houlette de Charles Diehl, un instrumentum d’archéologie et d’histoire de l’art. Il comprenait une riche bibliothèque distincte de la bibliothèque universitaire, une collection de moulages ainsi que des collections de photographies, plaques de projection et épreuves sur papier.

En 1902, Paul Perdrizet réorganisa ces collections dans le cadre de l’Institut d’archéologie classique (IAC), conçu sur le modèle des instituts allemands, et créa un véritable musée archéologique universitaire, en obtenant des dépôts d’antiquités des musées nationaux et en achetant de nombreux moulages. Si ce musée fut détruit dès octobre 1918 dans le bombardement de la bibliothèque universitaire, l’Institut d’archéologie classique continua d‘enrichir ses collections iconographiques et bibliographiques jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Les collections inventoriées de l’IAC comptent ainsi près de 9000 plaques photographiques, 4500 tirages sur papier, 4 cartons d’archives administratives (750 pièces). Ce patrimoine universitaire fait l’objet depuis 2013 de programmes de conservation, d’étude scientifique et de valorisation. Le site des Archives de l’Institut d’Archéologie classique de Nancy (AIAN) a pour objet de présenter une large sélection numérisée de ces documents et d’en éclairer le contexte de la production et de l’utilisation.
— La Photothèque comprend ainsi les clichés sur verre (qu’il s’agisse de négatifs, de plaques préparatoires ou des plaques de projection) comme sur papier, classés en collections thématiques et chronologiques, respectant les unités originelles de leur réalisation (les cours).
— La Bibliothèque réunit les publications qui ont servi de source à une grande partie de ces clichés.
— Les Archives présentent les documents manuscrits de tous ordres – listes, inventaires partiels, correspondance avec des éditeurs et des archéologues ou historiens d’art, notes de cours – qui documentent la constitution et l’usage de ces collections.
— Enfin, la section Focus réunit de courtes études thématiques éclairant la personnalité des enseignants, la nature de leurs enseignements et l’histoire de l’IAC et de ses collections.

Ces travaux se font en conjonction avec l’étude des archives du créateur de l’IAC, Paul Perdrizet, le premier titulaire de la chaire d’archéologie et d’histoire de l’art., qui font l’objet d’un site spécifique.

Paul Perdrizet